Central Park [Publication]

Roma, Italia

MANNISI Alban (2000) “Central park”, in The garden, The city, The memory, Villa Medici Ed., Roma, 2000, p.105.
Project selected by Hans-Ulrich Obrist (Curator), Académie de France, Villa Medici. Roma
Based on the project Central Park

 

 Central park
Proposition de paysage, 1997-1998
Premier projet de relative envergure, pour moi, ce site demeure extrêmement important.
Parce que j’ai su concevoir un site d’après un projet initial si fort qu’il n’a pas change tout au long de sa réalisation (16 mois) revêtant désormais bien sur des pans, a sa création, inexistants, mais symbolisant encore aujourd’hui une véritable pensée qui flatte encore…hum.
Initialement, un dégout, la fatigue de la pratique du jardinage ‘ordinaire’ (si cela évoque quelque chose). Besoin de résider dans un lieu en tant qu’ordonnateur mais aussi étranger de l’objet observe, juste être et ne plus sentir le poids du travail bien fait. Plus, l’urgence a restructurer un lieu sans user d’un reflexe vague qui handicaperait ma conception du paysage et déjà mon plaisir a être dans ce lieu futur.
Le site : le fond du jardin parental, un long rectangle de pelouse a l’américaine sans véritable fin, si ce n’est les aménagements hétérogènes des voisins. Frontière laisse a l’abandon, créant le malaise de n’être plus chez soi bien avant d’être a sa proximité. Un gâchis.
Mon impératif paysager : qu’avant toutes tentatives pittoresques, j’œuvre afin de préserver la vision que j’avais debout, bien raide sur cette pelouse. Celle incertaine des aménagements saugrenus de mes voisins. Sans charme certain, je ne voulais pas m’en séparer.
N’appréciant les paysages qu’avec le temps, une adéquation lente et silencieuse pour d’infinis détails qui me permettent une intimité soucieuse avec ces lieux que je préserve pour moi seul, et qui me nourrissent encore. Aussi, je ne pouvais entrevoir de consolider la frontière du jardin manquante par ce reflexe a la truelle rigide qui m’ôterait la vue de ce paysage que je désire chérir comme celui par lequel j’ai grandit.
Et solidifier l’impression de réconfort apaisant, de se sentir chez soi, même au fin fond de son bout de terre, sans être sur le qui-vive du regard furtif du voisin devenant gêneur. Rester apaisé partout sans se blottir a l’abri d’une ombre. Cherché… j’ai lu l’entretien de Robert Smithson avec Alison Sky […] Des propos de Robert Smithson j’ai retenu cette image : Qu’un trou, la fondation possible d’un édifice ou servant a la plantation de végétaux nous donne a voir cet édifice ou cette végétation. Que les gabarits des étapes intermédiaires entraperçus sur les chantiers sont ancres en nous.
Ma frontière était née. En procédant a une excavation tout du long de la frontière selon un tracé évenementié afin de conduire le promeneur a des points de vues différents, étant parfois devant, d’autres fois au cœur de ces silenciements. Désir si grand de mettre a l’épreuve cette réflexion qui m’a paru si juste. J’ai transporté, armé de ma pelle et de ma brouette, 70  tonnes de terres déversées au profit d’un autre projet (Voir et saisir) de juin 1997 a Avril 1998 entrecoupé d’averses, de nouvelles aspirations et de beaucoup de fainéantise. J’essaye d’entretenir ce site depuis maintenant, avril 1998, en l’état : taille des abords de la pelouse pour préserver le ciselé des nivellements. Observant la pousse des végétaux vivants dans ce nouvel écosystème (terre glaiseuse immergente de Nov. A Fev. toutes végétations dans 10 a 20 centimètres d’eau saumâtres due a la proximité du Lac de Grand lieu).
La chevroliere, France
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